Chapelle construite en 1726 sur demande des habitants de Martué.

Raison invoquée? "Difficulté, lors des crues hivernales, de traverser la rivière (la Semois) et donc de suivre régulièrement les offices divins à l'église de Florenville."

Le portail, en pierre de calcaire jaune, est daté 1726. Il est surmonté d'un fronton triangulaire dans lequel est inscrit un bas-relief équestre: un cavalier porte un drapeau timbré d'une coquille.

La présence de la coquille incite à y voir une représentation de saint Jacques Matamore. Dans ce cas, il s'agirait de l'unique image connue du Matamore dans la province de Luxembourg.

La pierre sculptée doit être un réemploi dont l'origine suscite bien des hypothèses.

Bas-relief au fronton du portail.

Le cavalier de Martué est une représentatin naïve et malhabile mais pleine de vigueur. Il est présenté de face sur un minuscule cheval légèrement cabré. Le visage est barbu et encadré d'une chevelure.

Le personnage est raide, les plis de la tunique sont verticaux et parallèles. Une ceinture marque la taille. La main droite tient un sabre à l'horizontale. A bout de bras gauche, il arbore une oriflamme frappée d'une coquille.

Cette coquille est-elle liée à l'oeuvre originale ou constitue-t-elle un ajout? Elle semble indiquer l'intention de son auteur de représenter le cavalier qui, dans le ciel de Clavijo en 844, donna la victoire aux troupes du roi catholique Ramiro contre les musulmans. Dès lors saint Jacques Matamore ou tueur de Maures, prend la tête de la Reconquista et se pose en patron de l'Espagne.