Assomption de Notre-Dame (Bouge Moulin-à-Vent) à Bouge
5004 Bouge
Le regard se porte, ensuite, vers le lieu central, l’autel où le Pain est partagé, l’ambon où la Parole de Dieu est proclamée ; les lieux éveillent le désir de rencontre et de prière commune ; tous se sentiront proches de l’autel mais aussi, des autres participants.
La table massive en pierre de l’autel évoque à la fois, l’alliance ancienne (les sacrifices révolus aujourd’hui), et l’alliance nouvelle (le repas partagé où Jésus ressuscité se donne en nourriture).
Décentré vers la gauche du grand mur blanc, l’espace du tabernacle avec son vitrail très coloré, illuminé quand le soleil lui donne tout son éclat ; Jésus est présent dans l’église, comme il est présent à son peuple.
Au-dessus de l’autel, le Christ “en gloire” évoque le cœur de la foi, la mort et la résurrection de Jésus, ce qu’a très bien rendu l’artiste Jean Williame (1).
Plus loin à droite, se détachant sur le mur du fond, on découvre la statue de Notre-Dame de l’Assomption. Créée en 1929, la paroisse s’est placée sous la protection de Marie ; la représentation artistique, qu’en a fait Elisabeth Barmarin (2), correspond au style de l’église ; elle a taillé une statue qui évoque le mystère : Marie est toute tendue vers le ciel dans son Assomption, là où elle est définitivement unie à son Fils et où elle entraîne ses enfants.
L’orgue de facture récente est du à l’ingéniosité première de l’abbé Mathot, maître de chorale, auquel a succédé Monsieur Marchand qui a terminé l’ouvrage ; aussi, n’était-il pas rare de voir ce dernier au clavier, ravi d’apprécier le timbre harmonieux de l’instrument, mis en valeur par l’excellente acoustique procurée par le plafond de bois particulièrement étudié.
La chorale en reçoit un support apprécié pour susciter les fidèles à chanter et à participer collectivement à la louange de Dieu.
Couleur et lumière : Vous avez pu noter que la grande majorité des vitres ne sont pas teintées, mais les architectes ont décidé de mettre sur les murs qui font face à l’autel, la couleur que l’on ne mettait pas dans les vitraux, les grandes baies apportant la lumière retenue qui conduit au recueillement.
Au fil du temps, quelques généreux donateurs ont offert le vitrail des apôtres Pierre et Paul et le vitrail de Marie qui agrémentent très joliment les deux porches d’entrée.(Louis-Marie Londot.(3)
La chapelle de semaine permet de rassembler de petits groupes pour la célébration ; il est aussi aménagé pour permettre des réunions diverses et la catéchèse ; les enfants y sont accueillis le dimanche pour une liturgie de la parole qui leur est adaptée.
Au cours des 20 siècles de son existence, la communauté chrétienne s’est donné des lieux qui lui permettaient de se rassembler ; les artistes de toutes les époques ont utilisé les moyens de leur temps pour dire la foi de toujours.
Aux temps où peu de gens avaient accès à l’écrit, ils eurent l’idée géniale d’écrire la Parole dans les images des peintures et des sculptures ou vitraux ; tous ces trésors, que les journées des églises ouvertes nous font découvrir ou redécouvrir, disent la vie d’un peuple qui se rassemble pour proclamer sa foi.
A la fin du 20° siècle, notre communauté paroissiale en construisant sa nouvelle église a été invitée à renouveler et revivifier sa foi. Elle est heureuse de te la partager à toi visiteur de ce jour.
Si tu as un peu de temps, prends la peine de t’asseoir quelques instants et laisse naître en ton coeur l’image d’un peuple qui se rassemble pour répondre à l’invitation de son Dieu.
Regarde les pierres et reconnais en chacune d’elle le frère, la soeur qui construit la seule véritable demeure de Dieu parmi les hommes.
(Texte original : L. Billat)
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(1) Jean Willame, né à Romerée le 16 mars 1932 et mort le 4 octobre 20141, est un sculpteur belge.
Formé à l'École de Métiers d'Art de l'abbaye de Maredsous, Jean Willame collabore fréquemment avec des architectes (Roger Bastin, Simon Brigode, Jean Cosse, Guy Van Oost) dans le cadre d'intégration de la sculpture à des bâtiments publics ou des édifices religieux. À partir de 1976, il enseigne à l'académie des beaux-arts de Namur.
1965 : Géomancie, au Musée en plein air du Sart-Tilman, université de Liège.
1967 : Pierre dressée, au Musée en plein air du Sart-Tilman, université de Liège.
Hibou, à l'université de Liège.
1975 : Christ en croix, pour l'église du Moulin-à-Vent, à Bouge (Namur).
1977 : Pierre dressée, au Musée en plein air du Sart-Tilman, université de Liège.
1978 : Fontaine non-figurative, sur la place Galilée, à Louvain-la-Neuve.
1981 : Fontaine aux masques, rue Cardinal Mercier, à Louvain-la-Neuve.
(2) Elisabeth Barmarin née à Lodelinsart est décédée le 11 février 2010. Elle était sculpteur, elle fut Prix de Rome et directrice aux écoles Saint-Luc de Bruxelles.
Plusieurs de ses œuvres ornent l’espace public : sa statue du roi Baudouin se trouve place de l’Observatoire à Uccle (1996), son bas-relief du Roi Baudoin (1998) se trouve dans la station du même nom à Laeken. Mère et enfant, oiseaux, ce sont des thèmes qu’on retrouve régulièrement dans ses œuvres en argile, cire, bronze et pierre. Elle avait aussi créé des boîtes-miroirs qui montraient son côté rêveur et ludique.
(3) Louis-Marie Londot, né le 11 mars 1924 à Namur et décédé le 15 décembre 2010 à Bioul (Belgique), est un artiste-peintre. Maître de l’art sacré polychromique, il est influencé par l’Art Pop’ et s’est fait remarquer comme vitrailliste de plusieurs églises de Wallonie.
Londot se fait d’abord connaitre dans l’art sacré par la redécoration polychromique réussie (1956) de l’église Saint-Pierre de Beho, endommagée par un incendie en 1954. Puis ce seront les vitraux du chœur de l’église de Waha (1958) et ceux de l’église Saint-Aubin de Lavacherie (1960).
L’exposition ‘Pop Art’ du palais des beaux-arts, en 1965 à Bruxelles est un tournant dans sa carrière. Il évolue vers l’art abstrait – avec ‘sujets simples et même parfois anecdotiques’ a-t-il dit - mais un art toujours dominé par les couleurs et la richesse artistique de leur contraste. La ‘Maison de la culture’ de Namur lui consacre une exposition en 1978.
De nombreuses églises, particulièrement du diocèse de Namur, l’ont choisi comme artiste pour leurs vitraux, chemins de croix, et autres mobiliers religieux. Ses contributions sont chaque fois marquées de modernité et couleurs.
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