Historique

Jusqu'en 1846 les lonzinois assistaient à la messe à Gembloux ou au couvent d'Argenton où deux messes étaient célébrées le dimanche et les jours fériés religieux. Les prêtres de Gembloux apportaient aux malades et aux mourants les saints sacrements à ceux qui le demandaient. La construction d'une église et d'un presbytère fut votée par le conseil communal de Lonzée en 1841. Ce fut une bonne nouvelle pour les catholiques car les chemins menant à Gembloux étaient en bien mauvais état et la distance entre leur domicile et l'église de Gembloux les forçaient à rentrer tard chez eux.

La première pierre à la fabrication de l'église de Lonzée fut posée par le bourgmestre et fermier d'Argenton Mr Jean-Joseph Higuet, le 11 avril 1844. C'est le premier curé de Lonzée, l'abbé Joseph Boulle arrivé dans la paroisse le 7 août 1846, qui inaugura le bâtiment religieux le 1er dimanche du mois de septembre. Le bâtiment aura coûté de 33000 à 35000 francs. La croix et le coq à la pointe du clocher culminent à 32 mètres. La première cloche fut livrée le 20 avril 1846 par le fondeur louvaniste Mr Vandergheyn, celle-ci pesait 360 kilos. Son diamètre à la base et sa hauteur sont de 0,82 mètre et donne le La#, elle porte le nom de Saint Roch dont l'image est représentée dans le bronze. La deuxième cloche arriva au clocher en 1850, son poids atteint 575 kilos pour un diamètre et une hauteur de 0,92 mètre. Elle sonne un ton plus bas que la première soit Sol#, son nom est Marie dont l'image est frappée en relief. La troisième est placée en septembre 1929 et pèse 280 kilos donne le Do. Son diamètre à la base est de 0,70 mètre pour une hauteur de 0,60 mètre. Elle porte l'inscription "Je m'appelle Julia" et a été baptisée à Lonzée le 22 septembre 1929 par le doyen Laurent de Gembloux.

On effectua le montage d'un mur d'enceinte qui délimita le cimetière au pourtour de l'église en 1846. Le nouveau cimetière fut béni par le doyen de Gembloux accompagné de l’évêque et d'un vicaire ainsi que de l'abbé Boulle le 28 avril 1872. La paroisse fut dédiée à Saint Roch, qu'on invoque contre la peste et les maladies contagieuses, et fit partie du doyenné de Gembloux depuis 1803. La messe était dite tous les jours le matin à 7h, à 8h le dimanche et la grande messe dominicale était chantée à 9h, plus tard à 10h. La collecte était destinée à l'entretien des chaises de l'église. Le mois de mai était le mois de Marie, tous les dimanches de ce mois, les fidèles se rendaient à la grotte Notre Dame de Lourdes, à la Goyette, à 18h pour y entendre le salut et réciter le chapelet. Cette construction sans grand intérêt architectural porte également le nom de grotte Delooz, du nom de celui qui l'a édifiée, en remerciement d'une guérison, dans le premier quart du XXième siècle. Une statue de Notre Dame de Fatima était conduite en procession, tous les jours dans une habitation différente où le chapelet était récité.

La toiture de l'église fut fortement abîmée par une tempête en 1876. Par la suite, elle ne connut guère d'autres soucis jusqu'en 1946. On installa l'électricité en 1932 aux frais du curé et on remplaça les poêles au charbon par un chauffage à air pulsé offert par l'abbé Duwez. Les deux premières cloches furent volées par les allemands le 20 juillet 1943 et fondues à Hambourg le 15 septembre suivant. Le dimanche de la kermesse de juin 1946, des forains présents sur la place donnèrent l'alerte car de la fumée sortait de l'église. Le maitre-autel en bois fut ravagé par un incendie sans doute provoqué par des braises d'encens tombées sur les marches en bois ou sur un tapis. Une chaîne de seaux d'eau fut de suite organisée pour éteindre le brasier. La chaleur dégagée fut telle que le plomb des vitraux fondit ainsi que les tuyaux de l'orgue. Le 13 juin 1948 on procéda à la bénédiction de deux nouvelles cloches et d'un nouvel orgue. L'ancien ayant été détruit lors de l'incendie survenu à l'église le 16 juin 1946. Les deux nouvelles cloches gardèrent le nom de Roch et Marie. On restaura complètement le presbytère en 1972. Des travaux de réfection bien nécessaires furent réalisés en 1995 sur les toitures. Comme il n'y eut plus de curé résidant à Lonzée, le presbytère fut transformé en 1996 en un logement communautaire comprenant cinq chambres pour des assistés sociaux.